Le projet Kpékpéta

Le village de Kpékpéta

Kpékpéta est un village situé à environ 150 km au nord de Lomé. Il fait partie des 9 villages formant le Canton Dawlotu-Tutu situé dans la préfecture de Kpélé, dans la région des plateaux. C’est le plus étendu des villages du canton par sa superficie et l’un des plus beaux. Kpékpéta est situé entre les villages Guebakui et Kati, à 45 km de la ville de Kpalimé et à 15 km de du village Akata.

Kpékpéta est dirigé par un chef traditionnel, assisté de ses notables et d’un comité villageois de développement (CVD), institution étatique dont la tutelle est le ministère du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’emploi des Jeunes. Le village est réparti en 10 hameaux et 3 fermes très éloignés les uns des autres et d’accès difficile du fait de l’état des pistes ou des sentiers qui les relient. Ils ont chacun un chef entouré de notables qui rendent compte régulièrement au chef de Kpékpéta.

Kpékpéta jouit d’un climat tropical humide avec une population que la communauté elle-même estime à 5 000 habitants, dont environ 1 000 enfants scolarisés. La population extrêmement jeune n’échappe pas à l’attractivité des métropoles et mégapoles de la sous-région et de l’occident. Le village est essentiellement agricole, disposant de vastes terres cultivables qui attirent beaucoup d’agriculteurs venant de toutes les parties du Togo. Les cultures sont vivrières et commerciales et les activités commerciales restent la vente du coton et du tissage manuel (le Kenté), ainsi que la commercialisation de l’eau de vie locale (le Sodabi).

Le village vient de construire un centre médical. Cependant, l’absence d’électricité et d’assainissement en eau potable rend cet équipement, pour le moment, non fonctionnel. Il n’y a pas non plus de pharmacie. Le village dispose de 7 écoles primaires dont 5 “EDIL” (école d’initiative locale) créées par la communauté elle-même. Une classe de 6ème a été ouverte pour l’année scolaire 2016/2017 et la classe de 5ème à ce jour n’existe pas. Ce qui obligera encore les enfants à faire 14 km aller/retour pour rejoindre Guebakui qui possède un collège. La rémunération des instituteurs reste également un problème majeur à Kpékpéta. Certaines familles sont obligées de payer les cours de leurs enfants en nature en cédant des terres. Les villageois disposent de 7 puits répartis sur l’ensemble du village, les 7 tentatives de forages n’ont jamais abouti et toute autre tentative doit faire l’objet d’une véritable étude hydrogéologique avec les instances dédiées locales.

Le projet

Avec ses partenaires et institutions locales et/ou étrangères, Félicité et la communauté du village ont élaboré un plan d’action afin d’apporter une réponse aux urgences du village. C’est le projet dénommé “Kpékpéta”, qui se décompose ainsi :

1. Eau/Assainissement/Santé

C’est la première priorité fixée par la communauté. Cette phase est subdivisée en 3 lots :

  1. Approvisionnement en eau potable et gestion des eaux usées
  2. Mise en place d’une pharmacie pour le centre médical
    La pharmacie s’approvisionnera en priorité des médicaments de première nécessité (paludisme, infection parasitaire, diarrhée…) auprès des laboratoires locaux avec l’appui d’organismes ou d’associations experts en la matière.

En novembre 2017, un forage a été réalisé au centre du village qui compte actuellement environ 3 000 habitants ainsi qu’un don de médicaments de première nécessité au centre de santé électrifié depuis par les donateurs étrangers de TOMOKA.

La couverture en eaux reste très insuffisante car les habitants, situés dans les hameaux et fermes du village, sont toujours obligés de parcourir en moyenne 10 km pour avoir accès à l’eau. Cela est dû au modèle d’installation très éparpillé de la population de Kpékpéta.

2. Électrification

L’électrification est essentielle pour le bon fonctionnement du centre de santé (accouchement la nuit, ..) mais aussi pour l’éclairage des lieux publics comme des écoles, et les sentiers car le village est infesté de serpents très venimeux.

Un modèle d’électrification du village est en cours d’étude par TOMOKA et son partenaire Félicité.

3. Agroécologie/Permaculture

Cette composante couvre l’agroécologie, la permaculture, la botanique pour une meilleure exploitation des sols très fertiles et cultivables, l’encadrement de la phytothérapie et de l’herboristerie à l’usage de la population de Kpékpéta. Lors du voyage d’étude sur site, l’utilisation de certaines plantes à vertu thérapeutique a été évoquée par la communauté. Des espèces végétales peuvent donc être utilisées à des fins pharmacologiques, phytothérapique ou dans l’herboristerie et constituer une source de revenus pour les habitants de Kpékpéta.

L’agroécologie durable et le concept de permaculture pour le village sont à l’étude par TOMOKA et son partenaire Félicité.

4. Éco-Habitat

Cette composante couvre la récupération de l’eau de pluie et sa filtration pour un usage domestique et de l’éco-habitat intégrant la mise en œuvre de fours améliorés, les techniques améliorées de construction de l’habitat avec les matériaux locaux intégrant les techniques de construction de toilettes sèches et ou latrines, les techniques de mise en œuvre d’un silo pour le stockage des récoltes.

5. Activités commerciales et culturelles

Cette composante vise à :

  • optimiser les processus de fabrication de “Kenté” (cardage, teinture et filage du coton) de celui de la boisson locale “Sodabi” et leur mode de diffusion auprès d’un public plus large ;
  • valoriser les activités des groupes folkloriques en organisant par exemple des festivals ;
  • organiser des collectes de livres pour équiper une bibliothèque ;
  • effectuer des collectes de vêtements pour un usage de la population ou pour la vente ;
  • trouver des moyens pour assurer une rémunération plus équitable des instituteurs.

Toutes ces actions s’inscrivent dans le cadre d’un projet de développement rural, avec des objectifs fixés et priorisés par la communauté elle-même. La proposition de Félicité et de ses partenaires locaux (TOMOKA, DEGNYGBA NYO NYO, etc.) intègre une vision sociale et économique globale dans un souci d’appropriation de la démarche de développement par la population du village au travers de ses compétences et de ses savoirs faire natifs ou acquis.

Le projet Kpékpéta et les impacts du projet “Warka Togo”

Le concept “Warka” de l’ONG Warka Water, est un dispositif qui capte l’eau de pluie et celle de l’air par condensation de l’humidité qui s’y trouve via un filet intégré dans le dispositif.

L’objectif de l’ONG “Warka Water” est de fournir des sources d’eau durables et abordables à travers les tours d’eau “Warka” à partir de matériaux locaux, faciles à entretenir par les villageois eux-mêmes.

Des tours fonctionnant à très faible coût et qui ont un fort impact socio-économique pour la communauté dans leur construction :

  • la santé : diminution des maladies hydriques ;
  • la création d’emplois : d’une part la fabrication de la tour Warka induit des emplois qui stimulent l’économie locale puisqu’elle nécessite un approvisionnement en matériaux locaux et une main d’œuvre locale, et d’autre part l’accès à l’eau peut favoriser l’éducation des filles et favoriser les activités génératrices de revenus pour les femmes ;
  • le toit de la tour Warka crée un lieu de rassemblement pour la communauté ;
  • l’eau produite par la tour Warka peut couvrir en eau la communauté et servir aussi à irriguer les champs agricoles.

Contexte actuel

Après la visite de M. Arturo in situ en février 2018 à Kpékpéta, pour l’étude de faisabilité du dispositif “Warka”, le projet innovant “Warka Togo” est né.

Ce projet se décompose en la construction d’un :

  • “Warka Toilets”, un système de toilettes sèches dont la déshydratation des matières solides et le recyclage de l’urine pourraient servir de fertilisants pour le champ communautaire autour de la structure (ce qui fait de ce dispositif un système qui répond en partie aux attentes du point 3 du projet Kpékpéta) ;
  • “Warka Tower” pour l’accès à l’eau (et une partie de la réponse au point 1).

La structure visible des Warka est une tour dont la hauteur est fonction de l’humidité de l’air, de la pression atmosphérique, de la température, du vent, de la pluie, de la rosée, du brouillard, … de la zone.

L’étude préliminaire in situ en février 2018 a permis de définir la hauteur de la tour de Kpékpéta, soit 4 m, avec un réservoir pouvant stocker grâce à pluie et l’humidité dans l’air jusqu’à 2 000 litres d’eau par jour.

Pour le projet “Warka Togo” et en l’absence de bambou, la structure visible des “Warka” sera construite en terre crue et en bois local (le point 4 du projet Kpékpéta est en partie couvert grâce au choix de techniques de construction retenu pour la tour Warka : terre crue et bois local).

Il apparaît que le projet “Warka Togo” couvre à lui seul les points 1, 3, 5 du projet Kpékpéta avec pour point 5, une composante culturelle via la marque “Culture A Porter” qui donne une véritable dimension singulière et riche au projet “Warka Togo”.

Le projet “Warka Togo” et sa composante culturelle

Grâce à la marque “Culture A Porter” de M. Arturo Vittori, des pièces uniques alliant les traditions anciennes avec des technologies d’avant-garde, c’est à dire moderne, sont créées.

Une dimension culturelle donnée au projet “Warka Togo” qui répond en partie au point 5 du projet Kpékpéta et qui va permettre à la population d’avoir des ressources financières pour relancer l’économie locale et la construction de nouveaux “Warka”.

Le projet Warka Togo

De façon générale, l’accès à l’eau est un enjeu mondial, non exclusivement réservé au pays en développement.

L’UNESCO propose le programme « récupération des eaux pluviales » Rain Water Harvesting à travers un ensemble de 14 vidéos de quelques minutes.

Lire la suite...